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  • TEKNIVAL DE SAINT MALO LES 3 FONTAINES

    Fin d’été 96 : fauchée comme les blés, scotchée à Panam depuis fin juillet, ce rassemblement était le
    bol d’air frais de cette fin de saison.
    Réception d’un Tam-Tam » Bouge tes fesses… Prends ta tente arrive du côté de Rennes, fait bon vivre… ». c’était le jeudi 22. Allez motivation totale, peur de rien et surtout pas des kilomètres. Me voilà, faisant le tour de mes relations motorisées pour m’emmener retrouver mon ptit village d’irréductibles joyeux lurons.
    Partie à 4h du mat dans la nuit du jeudi au vendredi avec des gens, à qui j’avais vendu un pays merveilleux, mais qui ne connaissaient pas le teknival, ne connaissaient pas la tekno,ne connaisaient pas mes amis… mais je m’en moquais le principal étant d’y aller, le plus vite et le moins cher possible…
    Ce fût un voyage long semé d’embûches.
    C’était donc un teknival qui s’annonçait sous son meilleur jour.
    Les aléas de la route, la casse de pièces mécaniques, les crevaisons sont les annonces d’une bonne réunion…
    Nous voici enfin arrivés au « village » quelques 12h plus tard.
    On prend le dernier petit chemin de terre sous l’oeil incrédule de mon chauffeur qui ne comprend pas pourquoi je lui ai fait coupé sa radio et pourquoi je suis à moitié sortie de la voiture assise sur le rebord de la fenêtre oreille tendue puis hurlant tout à coup : « Là, là… c’est par là…Vas-y c’est tout bon… Ecoute, écoute… à droite toute… vas-y, vas-y rentre dans le champs… »
    Les conditions d’organisation de ce teknival n’ont pas manqué de piquant. Il s’agissait donc d’un champs de blé, celui-ci avait était fauché par le paysan du coin et les bottes de foin étaient prêtes mais dispersées partout dans le champs.
    Les proprios ont certainement cru à un tour de Merlin l’Enchanteur ( il s’agissait de la magie de PanoramiX…) ; lorsque quelques jours avant le début de notre installation ils ont retrouvé, un beau matin, les bottes de foin parfaitement bien rangées, au bord du chemin qui menait au champs, prêtes à être embarquées dans le tracteur. Si vous aviez vus la tête du couple d’agriculteur le samedi matin lorsqu’ils ont enfin compris pourquoi leurs bottes de foins étaient si bien rangées au bord du chemin…

    Le lieu de notre rassemblement se situait à l’orée de la forêt de Brocéliande, c’était le moment de l’année où la nuit quand on lève la tête au ciel on voit les étoiles filantes… Plus tard il y eu le teknival la tête sur les étoiles (97) là c’était dans les étoiles.

    Losque nous sommes arrivés on comptait 4 sound systems, éparpillés…2 sons anglais d’un côté dans une prairie toute verte en face du champs, les corrosives dans une clairière en sous bois .. et d’autres français (LSDF??? des bretons??? qui c’était???) je ne m’en souviens plus… en contre bas tout au fond du champs à la lisière de la forêt.
    Il est tant de descendre de la voiture, de récupérer la tente et de planter le bivouac. Retrouvaille à l’heure de l’apéro avec les amis des 4 coins de Navarre.

    Le soleil brille, le vent souffle par bourrasques faisant fuir les nuages menaçants. Je mets le nez au vent je me sens libre, heureuse d’être là… Je regarde passer les nuages, je regarde ce champs je suis bien.
    On boit quelques coups, on se prépare quelques douilles adossés aux camions. Il est tant de faire le tour du village pour voir qui a répondu présent à l’appel. Chez les anglais c’est l’heure de la douche. Au bout du camion ces messieurs ont installés une petite salle de bains de fortune, des cubis d’eau chauffent sur le toit du camion avec le soleil toute la journée, un paravent est installé à l’arrière avec un tuyau et un pommeau de douche reliés aux cubis d’eau…Les filles préparent les oignons les tomates et la salade pour la fabrication des burgers. (Traditionnel Mac spiral à 2 francs…)
    On se pose dans l’herbe en face de la grande tente blanche qui héberge un des sons anglais. Nos amis marseillais arrivent juste, les poches pleines de Mandarines (ectasy à la mescaline…). On s’échange nos malices, premiers fou-rires… retrouvailles. on se raconte notre été… nos fêtes, nos galères, on se donne des nouvelles des uns des autres des absents… des décès…

    Le soleil se couche, on enfile une petite laine et c’est parti pour une nuit de folie.
    Les sons jouent de la tekno happy, de l’acid-core coloré… Les Panoramix, les Daffy Ducks , les Bart Simpsons sont au poil et nous collent parfaitement … aux étoiles.
    Au petit matin tout le monde se retrouve autour du feu à côté de ce sound system en contre bas dont j’ai oublié le nom pour partager le traditionnel café…
    Comme à chaque fin d’été on compte un bon nombre d’estropiés bras ou jambes cassés béquilles à la main…

    Durant les journées on se ballade dans la forêt, on répare les camions on rafistole ce qui a besoin de l’être, on se refile des chiots…
    Du côté des Corrosives on s’essait à la fabrication de chapati. Djill ne lâche les platines que pour se taper un petit sommeil a posé son duvet entre les bacs à disques et le plan de travail où se trouve les MK2 et la mixette. Il coupe quand il veut dormir… Il nous balance des morceaux improbables dans ses mixs déjantés. On se délecte de Pink Floyd et autres tueries ancestrales…
    Il y avait quelques hamacs plantés entre certains arbres, les siestes étaient délicieuses.
    Du côté des anglais, rond comme des queues de pelles on s’apprend à conduire du camion dans le champs, ce qui valu à bon nombre de manquer de peu de se faire tailler un short gratis.
    Une après midi des « nouveaux venus » ont eu la bonne idée de faire un feu de camps… à côté de la tente et de la BMW de papa. La première bourrasque plus forte que les autres a détaché un bout de la tente qui est venu se faire lécher par les flammes pour finalement prendre feu. La deuxième bourrasque emporta la tente contre une des ailes avant de la voiture, enflammant celle-ci à son tour… la toile de tente fondant totalement et collant à la carrosserie… Le vent se renforce subitement et voilà que le champs commence à prendre feu de toute part avec les flamèches qui volent. Tout le monde se lève, accourt, prend des jerricans de flotte, des couvertures, tout se passe sous la main pour éteindre le feu. Certains réagissant à l’instinct prirent leurs duvets pour se rendre compte quelques secondes plus tards qu’ils n’auraient rien au moment de pioncer… Les voilà faisant demi tour comme si rien ne se passait…!!! C’est la fin de l’été tout est sec… on frôle la catastrophe !!! Finalement au bout de 10 mn d’efforts le feu est maîtrisé la voiture de papa a le moteur et l’intérieur brûlés, mais on a réussi à éviter que le réservoir d’essence ne prenne feu… Et notre village gaulois par la même occasion…

    Le samedi de nouveaux sons arrivent dont Full Vibes… Et un tout piti son ragga qui se pose à l’entrée du village pour envoyer des slaves toastées aux « méchants Romains képis bleus », qui eux, ont plantés leur campement au bout du chemin.

    Dans les « attractions locales », il y avait une jolie mare aux canards (sorte d’énorme flaque boueuse de 50cm de profondeur) dans laquelle bon nombre d’entre nous ont finis par accident, avec de jolies foulures aux chevilles. Pour ma part un doigts de pieds cassé qui me valu le surnom de Patte Folle et me fit fermer ma goule avec « K-é Kéta toi? »… Toujours le talon fier mais la gueule vraiment par terre pour la peine…
    Au milieu du champs un couple de travellers s’était installé avec leur camion de bouffe nous préparant de délicieuses salades de riz et des plats chauds bienvenus à la tombée du jour.
    Les vaches des prairies voisines ne donnaient plus de lait à cause des Kilowatts ininterrompus durant ces quelques jours. Les paysans grognaient.
    Les poules et coqs peu discrets se promenant un peu trop près du campement finissaient indubitablement sur la broche du côté de chez full vibes. Les épis de maïs maraudés dans le champs voisin agrémentant nos repas.

    Le samedi après midi nous avions la réelle impression d’être ce petit village d’irréductibles festoyant au nez des romains… On nous avait ramené le canard du coin où l’on faisait la première page, et l’inquiétude de toute une commune… Peu importe les intrusions de romains dans notre village nous le tenions comme jamais. Et bien décidés à y rester jusqu’au bout…
    Départ au bout de 4 jours pour ma part. J’avais le coeur lourd en quittant le petit chemin de terre et entendant les dernières vibrations manquant de m’attraper un méchant torticoli pour ne pas perdre un instant de ses dernières images de mon village… Mes compagnons de route n’ayant pas l’habitude de passer autant de jour dans le BomBomBom incessant étaient en train de devenir complètement foufous tout autant que les vaches du paysan d’à côté. Ils m’ont déposé comme une pestiférée à la place de la Bastille dans la nuit… jamais plus ils ne me donnèrent de leurs nouvelles…

    Report : Pat PonkybOOster pour defcore.fr - underground Techno rave website

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